Pourquoi s’intéresser au rapport qu’entretiennent les hommes de pouvoir avec la mort ? Après tout, il sont certainement moins qualifiés pour s’exprimer sur le sujet que des philosophes, écrivains, scientifiques ou hommes et femmes de foi ?
Certes, mais la tradition française fait que certains hommes qui ont dirigé le pays ont parfois exercé le pouvoir avec une dimension culturelle voire spirituelle (de Gaulle, Mitterrand). Il me semble que ce n’est pas le cas dans toutes les autres républiques, et même dans la plupart des monarchies.
Ce qui est sûr, c’est que leur relation avec la mort apporte un éclairage très intéressant sur la personnalité de ces hommes qui ont gouverné.
« La mort est le commencement de l’immortalité ».
Robespierre, à la Convention nationale, 10 juillet 1794, quelques jours avant son exécution
« Je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de ne plus exister ».
Mitterrand
« Ce que nous pensons de la mort n’a d’importance que par ce que la mort nous fait penser de la vie ».
De Gaulle
« Il faut vouloir vivre et savoir mourir ».
Napoléon
La relation qu’avait Mitterrand avec la mort est traitée dans plusieurs ouvrages, dont Le vieil homme et la mort de Franz-Olivier Giesbert et Le dernier Mitterrand de Georges-Marc Benamou (à l’origine du film Le promeneur du Champ de Mars de Robert Guédiguian).
Pour finir avec note plus légère, voici un extrait (cliquez ici, ça dure 30 secondes et c’est mythique !) d’une des fameuses conférences de de Gaulle où il répond à une question concernant son état de santé :
« Je ne vais pas mal… Mais rassurez vous : un jour, je ne manquerai pas de mourir !
de Gaulle
et deux citations de Clemenceau en lien avec la mort :
« Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, qui ont tous été remplacés ».
« Pour mes obsèques, je ne veux que le strict nécessaire, c’est-à-dire moi ».
Clemenceau