Nous, Français, avons la critique très facile envers ces Américains incultes, égoïstes, égocentriques (bref, plutôt de la tendance de l’ineffable Sarah Palin). Force est de reconnaître qu’ils nous ont bien eu.
Indépendamment des idées et des programmes, sommes-nous prêts en France à élire un homme ou une femme de couleur ou issu(e) d’une minorité ? Pas si sûr.
A ce jour, la personne de couleur qui a obtenu le plus haut poste en France est Gaston Monnerville puisqu’il a occupé le deuxième poste de la République en tant que Président du Sénat (pendant 22 ans, de 1947 à 1968). Par exemple, en cas de décès du Président de la République en cours de mandat, c’est le Président du Sénat qui assure l’interim avant la tenue de nouvelles élections (c’est arrivé avec A. Poher suite au décès de G. Pompidou en 1974).
Résistant pendant la deuxième guerre mondiale, Gaston Monnerville a toutefois entretenu des relations difficiles avec de Gaulle. Par exemple, en octobre 1962, de Gaulle décide la dissolution de l’Assemblée nationale. Le jour même, Gaston Monnerveille est reçu à l’Elysée en sa qualité de Président du Sénat (c’est peut-être après ce bref entretien qu’a été prise la photo ci-dessus). De Gaulle l’accueille sans son bureau, debout, jouant avec sa monture de lunettes.
« – L’Assemblée nationale étant dissoute, la Constitution m’oblige à vous recevoir. Je connais votre opinion sur le référendum [sur l’élection du Président de la République au suffrage universel direct]. Avez-vous changé d’avis?
– Non.
– Dans ce cas, nous n’avons rien à nous dire. Au revoir. »
[d’après De Gaulle, de Marcel Jullian]
Vous pourrez voir ici la vidéo d’une interview, courte et intéressante, de Gaston Monnerville sur le Conseil Constitutionnel, dont il fut un des membres de 1974 à 1983.
Pas si sur en effet! Pour l’instant , on est malheureusement encore dans une sorte de discrimination positive, car les Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara sont imposées par Sarko dans une démarche délibérée de diversité.
En France, il suffit de regarder la composition de l’assemblée nationale et du sénat pour voir a quel point elles ne représentent pas les minorités visibles.
Camille, merci pour l’exemple de Gaston Monnerville qui fait partie des exceptions.
Commentaire par Barberoousse — 9 novembre 2008 @ 7:47 |
A 2 ans pres, Monnerville a rate la presidence de la Republique par interim, dommage…
Commentaire par Nom d'un chien — 16 juillet 2009 @ 4:42 |
« (…) sommes-nous prêts en France à élire un homme ou une femme de couleur ou issu(e) d’une minorité ? »
Je dirais même que la majorité des Français n’est pas prête à élire une femme (blanche) au poste de président de la République (ou « présidente », comme nous dirions au Québec)…
Commentaire par Gilles — 25 juillet 2009 @ 9:37 |